Rencontre avec cette styliste en herbe qui n.a pas froid aux yeux
Rencontre avec Maty Sogue: styliste en herbe qui n´a pas froid aux yeux

 

« Peu importe d’où tu viens, peu importe qui tu es… il ne faut jamais perdre son objectif , il faut faire ce que tu aimes dans la vie ! «  C’est le conseil que donne Maty Sogue, jeune styliste pleine d’audace pour rebooster la jeunesse défaitiste ! 

Par Salma Sarwar

Depuis toute petite, Maty Sogue souhaite devenir styliste. Du haut de ses 26 ans, cette jeune cristolienne d’origine sénégalaise voit enfin son rêve se concrétiser :  » J’ai pas lâché l’affaire ! »

À 15 ans, elle annonce à son père qu’elle veut travailler dans la mode, il la dissuade, lui explique qu’il n’y a pas de débouchés et qu’elle devrait se réorienter. Fille unique d’une fratrie de quatre enfants, elle continue à créer des vêtements juste pour passer le temps, elle obtient son baccalauréat professionnel « service-accueil » pour devenir hôtesse au sol. Sa volonté d’être meilleure la pousse à devenir bilingue, elle rejoint la capitale des Anglais : Londres.

Fille au pair le jour, étudiante en architecture le soir, elle revient au bercail de temps en temps. Une traversée de la Manche, que jamais elle n’oubliera. Sa rencontre avec une voisine de voyage dans l’Eurostar, Laure, styliste spécialisée en robe de mariée va changer sa vie et ses cours d’architecture deviennent des cours de stylisme : « J’étais ses petites mains, elle m’a emmenée à la fashion week de New York, j’ai fait l’habillage de tops modèles connues. »

Le séjour bilingue devient une résidence pendant trois ans, elle affirme son indépendance et découvre de nombreuses cultures et nationalités différentes. Son insouciance l’incite à voyager, découvrir le monde, elle veut s’ouvrir l’esprit, communiquer avec des étrangers pour mieux les comprendre. Un retour en France est prévu mais pour en profiter une dernière fois, elle s’envole pour l’Asie. Accompagnée de copines, elle parcourt la Thaïlande, la Malaisie, Dubaï pendant une période de quatre mois, elle dort tantôt à l’hôtel, tantôt chez des gens, ou même dehors ou sur la plage…

A 23 ans, la tête sur les épaules, elle revient en France et débarque à Paris pour devenir styliste. Novice certes mais audacieuse, Maty a créé une mini collection d’articles de mode qu’elle fait connaître via internet (site, Facebook). Riche des ses différentes expériences, elle intègre une école de mode  à Paris, après avoir passé avec succès le concours d’entrée à Formamod. Elle est propulsée dans les 15 admis pour près de 300 candidatures. Un grand bonheur :  » J’ai sauté une étape, car même si je n’avais pas les pré-requis, ils m’ont pris pour mon travail. »

Son admission elle la doit à son investissement, sa volonté de réussir : « J’arrive à faire passer un message à travers mes dessins », confie-t-elle. Pour cette battante au grand sourire, la formation qui a débutée depuis peu est enrichissante, bien que très intense. Le modélisme sur mesure la passionne : « Depuis deux mois on a déjà appris à faire des pantalons, jupes, chemises et col Claudine. Même quand la journée est finie, ça continue, on a pleins de devoirs. » Fière de son parcours et à l’aise dans sa paire de baskets air Max rouge, elle éclate de rire en racontant : « Quand je dis aux gens que je viens de Créteil, ils me demandent t’habites à Créteil Soleil [grand centre commercial régional] ? Et je réponds « oui oui ! au deuxième étage à côté de Kookaï ! »

Sa garde robe vient essentiellement de ses voyages à travers le monde, alors pour trouver la perle rare, elle adore faire son shopping dans les friperies londoniennes. Sa pièce préférée du moment ? « Son perfecto Scott », mais période hivernale oblige, il est au placard en ce moment. Dans cinq ans, elle se voit responsable de sa boutique à Paris, avec « de beaux vêtements, bien coupés et une bonne finition ». Sa collection « sport-chic » ciblera les femmes de 25-40 ans souhaitant vraiment se démarquer. Selon elle, la femme doit pouvoir être élégante et décontractée pour sortir ou pour bosser. Ce seront des pièces limitées pour que chacune puisse avoir l’impression d’être unique. Fan de sa cinquantaine de jeans avec pour marque de prédilection Evisu (marque japonaise), ses références vestimentaires sont Isabel Marant et la marque suédoise Acné. Sa première création sera un pantalon.

Son autre objectif dans la vie ? « Je veux me marier, avoir beaucoup d’enfants, une maison, une vie normale pour subvenir à mes besoins ! « 

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