Journaliste dans l’âme, il a créé en Israël le Centre d’information alternative. Né en France d’un père rabbin, parti à Jérusalem à l’âge de 16 ans, Michel Warschawski devient vite un symbole de la défense des droits des Palestiniens, par l’action et la réflexion. Vingt-six ans de militantisme contre la colonisation. 

« Lorsque j’étais jeune, un jour, je discutais avec mon père et, dans une phrase, j’ai sorti le mot “nègre”. Il s’est levé et m’a giflé. Je ne comprenais pas ce que j’avais dit de mal. Mais il m’a expliqué le sens de son geste par la nécessité de tolérance entre les peuples face au racisme, et notamment celui subi par les juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Je m’en souviendrai toute ma vie ! » Né de père rabbin, Michel Warschawski passe son enfance à Strasbourg. A l’âge de 16ans, il quitte la France pour Jérusalem et entreprend des études de théologie. Deux ans plus tard, en 1967, il commence à militer pour le droit et la justice sociale en adhérant à l’Organisation socialiste israélienne, l’un des premiers partis politiques qui exprime publiquement son opposition au projet sioniste en Israël. « D’un côté, mon peuple a subi la ségrégation et l’oppression raciale ; de l’autre, lorsque je suis arrivé à Jérusalem, j’ai observé une volonté de domination d’Israël», explique-t-il.

Ainsi, depuis près de vingt-six ans, portée par une vision philosophique de la vie, Michel milite pacifiquement pour une médiation face au conflit armé et contre le mur qui sépare les peuples. Il a créé l’AIC (Alternative Information Center, en Français Centre d’information alternative), une sorte d’agence de presse qui regroupe près de trente organisations arabes et Israéliennes afin de coordonner les manifestations de contestation et de rendre normal le dialogue des peuples. « Par exemple, lors de l’attaque de la flottille humanitaire par Israël, en mai dernier, nous avons été les premiers médiateurs entre les médias et les personnes présentes sur le bateau, car il y avait des personnes que je connaissais». Mais parfois, le dialogue, l’échange et la réflexion ne suffisent pas. Sa femme, avocate depuis près de quarante ans et militante pour la cause palestinienne, le soutient activement en défendant les injustices issues de ce conflit. « En 1989, j’ai été condamné par Israël à vingt mois de prison ferme pour “prestations de services à organisations illégales”, car j’avais imprimé des tracts relatifs au Front populaire de libération de la Palestine.» Trois fois père et trois fois grand-père, Michel exprime comme un sentiment d’accomplissement d’une vie bien remplie. Sur le plan professionnel, il n’écrit plus que des chroniques, mais « se sent journaliste tout le temps. Le journalisme, c’est pour moi un acte militant» conclut-il.

PAR KHALID NAHI

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