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Deux ans après le début des révolutions arabes et la chute du régime Ben Ali, la Tunisie accueille le 1er forum social mondial de la région. Que pensent les habitants de Tunis de toute cette agitation  populaire ?

Reportage de Mohamed El Amine Mahieddine

« Encore une manif… », souffle Ramzy, Hammamétois en vacances à Tunis. « On a tellement manifesté ces derniers mois en Tunisie qu’on ne sait même plus pourquoi on le fait, ironise-t-il, attablé à la terrasse d’un café avenue Bourguiba.  Aujourd’hui, il y a beaucoup d’étrangers mais je ne saurais expliquer pourquoi ils défilent ». De retour de sept années passées en France, il confie être rentré pour participer à la reconstruction du pays car il y a beaucoup d’argent à faire, mais il reste dubitatif face à toutes ces expressions populaires.

C’est sous le soleil que s’est officiellement ouvert le 10ème forum social mondial, grande messe des altermondialistes venus des quatre coins du monde. Partie depuis la place du 14 Janvier, la marche d’ouverture qui s’est tenue mardi 26 mars a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Pourtant, en marge de l’événement, les curieux comme Ramzy sont également nombreux.  Face à l’attroupement général, Amira et Dorsef, étudiantes tunisiennes à l’université du 9 avril de Tunis reprennent en chœur les slogans poussés par les sympathisants de Chokri Belaid, opposant tunisien au gouvernement Ennahda, assassiné récemment. « On se sait pas trop pourquoi les gens défilent mais ça nous intéresse et puis ça nous concerne un peu », avance Dorsef.

Plus loin, Mohamed observe, perplexe, le défilé en quittant son travail. « Je crois qu’il manifeste pour la liberté et la dignité dans le monde », dit-il d’un air hésitant tout en interrogeant son voisin sur la teneur exacte du Forum social mondial.

Mamadou, étudiant sénégalais en licence de comptabilité à Tunis regrette le manque d’information sur un événement aussi important. « Il n’y a pas eu d’affichage sur notre campus », poursuit-il. Accompagné de deux camarades étudiantes, ils suivent le cortège depuis le trottoir tout en poursuivant leur discussion. « J’aurais aimé participer ou aider à l’organisation », précise Djeneba, étudiante malienne qui s’amuse, aux côtés de son amie camerounaise, à reconnaitre les drapeaux des délégations. En apprenant le caractère mondial du forum, de son historique et de ses ambitions, les visages laissent apparaitre la déception de n’être que les spectateurs d’une telle manifestation.

Seront-ils les acteurs de celle de demain ?

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