COP22. Dimanche 13 novembre 2016, 3000 personnes ont marché à Marrakech pour le climat. Les femmes étaient très nombreuses. L’occasion de donner une perspective féminine à la lutte contre le changement climatique.

Dimanche 13 novembre 2016, 3000 personnes se réunissent au Stade El Harti, à Marrakech, pour une marche mondiale sur le climat. Elles défilent pendant cinq heures jusqu’à la place Bab Doukkala. Beaucoup de femmes du monde entier sont présentes, l’occasion de les entendre sur leur participation à la COP22.

Dans le cortège, une jeune femme court entre différents groupes et clame des slogans dans sa langue natale. « C’est important d’être venue à la marche pour que tout le monde soit représenté. En Afrique, tous les jours, de nombreuses personnes meurent à cause de la désertification et de la famine, dénonce, excédée, Caroline, une jeune kényane de l’association Survival Media Agency. Les décideurs ne se concentrent pas sur ces questions. Malgré les promesses faites à la COP21, rien n’a changé. Nous sommes là pour avoir des réponses concrètes, de vraies lois, pas des paroles en l’air. »

Un peu plus loin, Désirée partage son constat : « Je viens d’une région favorisée par la nature, au Cameroun, mais les populations demeurent pauvres et sont plus vulnérables au changement climatique. Le manque d’aide nous empêche de nous développer ». Elle est venue avec le Réseau camerounais des organisations des Droits de l’Homme (RECODH), qui suit les négociations, en lien avec le Réseau Climat et développement, qui est la plateforme francophone des ONG mobilisées sur le climat. « Nous sommes écoutés et pris au sérieux, par les décideurs. Nous poussons pour la mise en œuvre de financements pour l’adaptation de  l’agriculture, l’un de nos principaux axes de développement. »

Anne-Laure Sablet du CCFD Terre Solidaire, une organisation de solidarité internationale française, est également présente pour suivre les négociations : « Je suis venue pour faire du plaidoyer, c’est-à-dire de l’influence, en faveur de l’agriculture paysanne et de la souveraineté alimentaire. Nous sommes à la marche avec plusieurs de nos partenaires pour rappeler les principes de la justice climatique et les conséquences des dérèglements climatiques sur les droits humains et sur les communautés locales, plus particulièrement les paysans. ». Tout ne s’arrête pas à la COP22 : « Il faudra par la suite un relais médiatique important pour influencer les décisions. La mobilisation citoyenne est fondamentale. »

La marche se poursuit. Sur le côté, trois jeunes filles agitent le drapeau sénégalais. L’une d’entre elles, Marie N’Diaye est responsable des jeunes du Collectif sénégalais des Africaines pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement (COSAPERE) : « Notre association fait de la sensibilisation en milieu scolaire. Nous sommes là en tant qu’observatrices pour voir si le genre est bien pris en compte lors de cette COP. Nous sommes également présentes pour notre citoyenneté. »

Dans une ambiance chaleureuse, les cris de joie et les cris de colère se répondent. Le rassemblement touche à sa fin. Une citoyenne marocaine, venue de Casablanca, regrette : « Le nombre de participants marocains n’est pas élevé, et ça fait mal. Pourtant le changement climatique devrait intéresser tout le monde. Je pense quand même que la marche aura un impact sur les décisions. La COP a déjà permis au Maroc de réaliser quelques initiatives dans le domaine de l’environnement, par exemple éliminer le plastique. »

Cette marche témoigne de l’engagement fort des femmes dans la lutte contre le changement climatique et du rôle qu’elles comptent dans la suite des négociations.

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