Le 27 octobre, un hommage a été rendu à Zyed et Bouna, cinq ans après leur mort par électrocution. Quelques jours seulement après l’annonce du parquet de faire appel de la décision de poursuivre les policiers. Hana a réalisé un reportage, vidéo et écrit, à Clichy-sous-Bois pour Reporter citoyen et Regards2banlieue.


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Devant la plaque installée près de leur ancien collège Robert-Doisneau, 200 personnes sont venues honorer leur mémoire. Cela fait cinq ans jour pour jour que Zyed Benna et Bouna Traoré sont morts dans un transformateur d’EDF. C’est au terme d’une course poursuite des policiers que les jeunes se sont réfugiés dans cet endroit. Un drame qui s’est déroulé durant la période du ramadan.

Tous les ans, une cérémonie est organisée pour que les gens « n’oublient jamais la mort tragique de ces deux jeunes », explique une ancienne habitante de Clichy-sous-Bois, venue spécialement de Bretagne. En présence des familles, Jean-Pierre Mignard, leur avocat, et Claude Dilain, maire socialiste de Clichy, sont venus déposer des gerbes. On peut également voir Mohamed Mechmache, de l’association AC Le Feu, Hervé Bramy, conseiller général communiste du canton du Blanc-Mesnil, et Ludovic Toro, conseiller général UMP du canton de Clichy-sous-Bois. Mais aussi des amis et des anonymes qui ont tenu à être là. Beaucoup de jeunes, ainsi que des mères de familles venues avec leurs enfants. Une minute de silence est demandée avant la fin de la cérémonie.

Quelques jours plus tôt, le vendredi 22 octobre, les familles des victimes avaient reçu une bonne nouvelle : la décision de renvoyer devant un tribunal les deux policiers pour « non assistance à personne en danger ». Mais le parquet a décidé de faire appel.

Adel Benna, le frère de Zyed, donne son sentiment : « C’est du harcèlement de la part du parquet. Nous avons un sentiment de colère, cela fait cinq ans et nous attendons toujours justice. Il y a eu quand même eu mort d’hommes, le dossier contient tous les éléments, et la justice ne se décide toujours pas. J’ai l’impression que c’est un dossier qu’on ne veut pas mettre sur la table. C’est une justice à deux vitesses ».  Adel reconnaît être touché par le nombre de gens présents. « Heureusement qu’on a tout ce soutien, on ne sent pas seuls et on en a vraiment besoin ».

Un sentiment partagé par les deux familles et par Jean-Pierre Mignard, leur avocat, qui ne comprend pas cette lenteur. « C’est pathétique de retarder une énième fois ce dossier afin de gagner du temps. Ce dossier a été remarquablement instruit ainsi que l’enquête de police. Les policiers ont été d’une honnêteté scrupuleuse et je tiens à le saluer. C’est l’honneur de la police d’avoir fait un travail remarquable dans un dossier pareil ! » Trois juges d’instructions, un boulot énorme, quatorze tomes de mémoires…

Selon l’avocat des familles, le parquet ne désire pas que cette affaire soit jugée dans les mois à venir, mais il reste confiant. « Nous avons totalement confiance en la cour d’appel, ce sont des juges impartiaux et indépendants. ». Quant au frère de Bouna, il garde espoir et espère que la justice fera son travail.

Hana Ferroudj

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