A peine les lieux investis avec l’équipe de Reporter-citoyen, qu’il est difficile de savoir où donner de la tête. Beaucoup de bruits, de stands, des banderoles, des tentes et une odeur culinaire qui attire les papilles. Depuis le 31 mars, une nouvelle forme de manifestation a investi la Place de la République à Paris. Le projet de loi El Khomri provoque les mécontentements des travailleurs et des étudiants, qui se réunissent par milliers à Nuit debout, pour la plupart assis dans un moment de lutte. Mais pour faire quoi au juste  ?

Reportage : Samia BENZAID

Place de la République à Paris. Une place bondée de monde, divisée en plusieurs ambiances, bien décidée à s’emparer de ce lieu symbolique. L’organisation est presque militaire, en tout cas militante. Une infirmerie, une cantine et même une « Assemblé citoyenne » où se réfugient intellectuels, professeurs et nombreux d’étudiants. Fonctionnant sous forme d’une démocratie directe, une liste prévoit l’inscription des intervenants pour faire tourner le micro et donner la parole de la manière la plus juste possible. Un langage codé a même été imaginé pour éviter les « débats anarchiques » et le brouhaha. Un exemple à suivre pour l’Assemblée nationale ? Nuit debout tente de s’approprier le concept de la démocratie.

A quelques mètres de l’Assemblée citoyenne, un studio monté sous une bâche abrite la «  Radio Debout ». Sans doute pour prolonger la notion de liberté d’expression. Envahissant les ondes quatre heures par jour, les bénévoles du mouvement sont au taquet pour relayer l’information.  « Il faut savoir se faire entendre quand il le faut et je veux en être », témoigne Émilie, puéricultrice, qui écoute Radio debout tant qu’elle peut, même quand elle ne peut pas être sur place.

Dans une tout autre ambiance, les fêtards, les poètes et les musiciens animent la place de République. Beaucoup dansent, tapent des mains et chantent. Il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts, comme pour rétablir et défendre l’égalité de tous. Julien, étudiant en art, ne voulait pas rater l’occasion de participer à ce mouvement qu’il qualifie de révolutionnaire. Même si c’est pour être assis à jouer de la flûte.

Une chose semble les unir : les citoyens de Nuit debout ne se reconnaissent plus dans le système, ni à travers le gouvernement. Pour Sandra, retraité, la situation se résume en une phrase choc  « À quoi ça sert de se serrer la ceinture si c’est pour baisser son froc ? ». Comment le mouvement va-t-il évoluer ?  Va-t-il s’essouffler rapidement ? S’ouvrira-t-il à d’autres ? Car aujourd’hui le rassemblement semble manquer de diversité…

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