VIDÉO – Reportage. La marche d’ouverture du 12ème Forum social mondial, qui a débuté hier à Tunis, a réuni des milliers de participants venus du monde entier. Une semaine après les attentats du musée du Bardo, le défilé fut marqué par une volonté ferme de soutenir la voix de la liberté et de la tolérance. Reportage.

Reportage d’Haya Diakité. Vidéo de Djigui Diarra et Engueran Dubroca.

 « Tunis houra ! Tunis houra ! Tunisie libre ! », scande avec force un groupe de manifestants tunisiens pendant la marche du Forum social mondial, ce 24 mars 2015 à Tunis. Plus qu’une simple marche d’ouverture, ce défilé sonne comme un acte militant en réponse aux attentats terroristes qui ont causé la mort de 21 personnes au musée du Bardo mercredi dernier.

Des centaines d’organisations de la société civile (associations, collectifs, syndicats…) venus des cinq continents ont participé à cet événement international, pour proposer des alternatives au système néolibéral actuel. Comme un pied de nez à une météo défavorable, les drapeaux, bannières et banderoles aux couleurs vives et chaleureuses flottent au dessus des milliers de manifestants. « Je suis Bardo », peut-on lire sur de multiples T-shirt et pancartes, en signe de soutien.

Marche d’ouverture Forum Social Mondial 2015 à… par reportercitoyen

Lorsqu’ils ne slaloment pas joyeusement entre les participants, des jeunes tunisiens reprennent des slogans en arabe ou en français. « Nous somme là pour dire NON ! », insiste un jeune responsable associatif engagé dans une association d’éducation populaire et citoyenne. « Nous disons non au terrorisme, cette marche c’est contre eux », réaffirme une femme tunisoise d’une vingtaine d’années. « Nous sommes heureux que vous soyez là, vous êtes les bienvenus », ajoute un militant à l’adresse des marcheurs.

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Enfants, femmes et hommes de tout horizon et de tout âge ont manifesté leur solidarité.

La joie de partager ce moment de solidarité se confirme, malgré une présence policière manifeste. Une participante d’origine nord-américaine confie avoir eu des doutes quant à sa participation au FSM : « C’est vrai j’ai eu des inquiétudes. Je me suis posée des questions, pour enfin me dire qu’il est évident de montrer notre solidarité par notre présence. » « Si les Tunisiens ont le courage de manifester, on doit aussi avoir le courage de les soutenir », réaffirme un quinquagénaire, fervent syndicaliste venu du Québec. Pour lui c’est une évidence, « c’est un message de solidarité adressé au peuple tunisien ».

Il est vrai qu’à la vue du dispositif de sécurité un sentiment de soulagement nourrit les esprits. Un policier lance avec vigueur un « mahraba bikoum » (« bienvenue à vous » en arabe) en continuant : « la Tunisie appartient aux Français, Sénégalais, Tunisiens, Algériens, à tous ! ». Et lorsqu’on lui demande ce qu’il fait là, il répond solennellement : « Je suis là pour vous protéger. »

Au carrefour des luttes sociales, économiques et écologiques, les manifestants ont répondu présents à la marche pour faire entendre leurs combats. Les femmes sahraouies côtoient ainsi des reporters libres subsahariens, des militants de la CGT ou d’Attac, des Japonais contre le nucléaire, des représentants des paysans Brésiliens, des Indonésiens ou encore des manifestants pour dénoncer les disparus d’Algérie.

Symboliquement la marche a pris fin aux abords du musée Bardo. Dans le cortège il y avait de toutes les couleurs, de toutes les nationalités, de tous les âges. Car si la violence tente de se mondialiser, plus que jamais la solidarité s’est mondialisée !

 

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